Alain Piron *, Jean-Blaise Roch **
* Beyne-Heusay, ** Lyon
roch.jean@numericable.fr
L’hominisation du crâne survenue lors du passage à la station bipède est en partie due à un ensemble de forces musculo-aponévrotiques et viscérales appliquées sur le squelette crânio-facial.
Une description brève de l’origine et des effets morphogénétiques de ces forces aident à mieux comprendre l’évidence de la situation posturale du larynx de l’homme, et par conséquent, ses prédispositions dysfonctionnelles.
Le larynx fait véritablement partie des éléments musculo-aponévrotiques qui, par leurs tensions exercées sur les os du crâne et de la face, participent à leur constitution et leur mise en place.
Tout au long de la vie de l’individu, la posture et la fonction du larynx seront donc tributaires de ces forces. Il est bien connu que le larynx est impliqué dans les fonctions de respiration, digestion et phonation. Mais son appartenance aux chaînes fasciales et cervicales profondes l’implique dans la posture par le biais des fonctions locomotrices de flexion céphalique, ouverture mandibulaire et gestion posturale céphalique. La participation occasionnelle du larynx au fonctionnement de ces chaînes musculaires reste tout à fait physiologique dans la vie courante.
Si par contre le larynx est réquisitionné de manière chronique pour la gestion posturale, il est alors moins mobile dans sa participation à la biomécanique de ses fonctions premières de respiration, déglutition et phonation.
Il s’en suit une perte de disponibilité des cartilages du larynx, qui nécessitera alors un travail de compensation anormal de la musculature laryngée intrinsèque, ce qui provoquera à coup sûr l’apparition d’un forçage vocal.
Le larynx est donc exposé à des contraintes biodynamiques importantes non compatibles avec la nécessité absolue d’une mobilité réduite a minima permettant une fonctionnalité optimale des voies respiratoires.
Pour bien gérer ce conflit de disponibilité entre posture et fonctions propres, le larynx bénéficie de protections très performantes que l’on peut classer en protection active d’un côté et activo-passive de l’autre côté. Les protections actives sont gérées par l’os hyoïde, l’articulation crânio-vertébrale et les articulations temporo-mandibulaires. La protection activo-passive est gérée essentiellement par le cartilage thyroïde.
Il devient donc évident que toute thérapie qui traite la dysfonction du larynx, qu’elle soit respiratoire, phonatoire ou de déglutition, doit prendre en compte les dysfonctions des structures participant à sa gestion posturale, suivant l’analyse physiologique qui en est faite.
(L’auteur a refusé la mise en ligne de sa présentation)