Lucie Bailly, Nathalie Henrich
Institut de la communication parlée, Dept Parole & Cognition de GIPSA-lab UMR CNRS 5216 – INPG – UJF – Univ. Stendhal, Grenoble
Lucie.Bailly@gipsa-lab.inpg.fr
Les bandes ventriculaires sont deux structures muqueuses situées dans le larynx, au dessus des cordes vocales, qui n’interviennent pas dans les processus physiologiques sous-jacents à la production de la parole normale. Bien que leurs propriétés physiques (grande viscosité et faible raideu) soient différentes de celles généralement observées pour des oscillateurs biomécaniques, les bandes ventriculaires peuvent s’accoler et rentrer en vibration, de façon symptomatique dans des contextes pathologiques, mais également dans la recherche d’une esthétique musicale durant certaines réalisations chantées. La vibration des bandes ventriculaires est ainsi utilisée comme technique phonatoire à des fins artistiques durant certaines productions de chant diphonique retrouvées dans les cultures vocales centrasiatiques (Kargyraa mongol, chants tibétains dzo-ke), dans les polyphonies traditionnelles méditerranéennes (chant sarde A Tenore), dans des styles non-classiques (rock, metal).
L’origine de la participation des bandes ventriculaires dans le geste phonatoire, et les effets induits sur le son laryngé sont encore mal compris. Dans le cadre d’une étude physique sur l’influence des bandes ventriculaires sur la vibration glottique, le contact et la vibration de ces structures supra-glottiques ont été étudiés par électroglottographie et cinématographie ultra-rapide chez un chanteur professionnel. Les examens endoscopiques du larynx ont montré une vibration des bandes ventriculaires tous les deux cycles glottiques dans des phonations chantées spécifiques, perceptivement proches des chants de gorge tibétains. La variation périodique de la durée du cycle glottique et l’effet de l’accolement des bandes ventriculaires sur les temps de fermeture glottique ont été mesurées pour chaque réalisation acoustique. Une analyse kymographique a permis de caractériser la dynamique des structures laryngées. Un traitement des images cliniques a permis d’extraire des données d’aire glottique et d’aire entre les bandes ventriculaires des enregistrements.
( L’auteur a refusé la mise en ligne de sa présentation )