G. Chevaillier
Hôpital Lariboisière, Paris
Si la dysphonie spasmodique en adduction (DSAd) est une entité pathologique dont l’origine neurologique est assez bien connue des phoniatres, elle pose néanmoins des problèmes de diagnostic différentiel et de traitement, dans certaines formes évoluées ou dans des formes mixtes.
Plusieurs diagnostics différentiels peuvent s’envisager :
Le tremblement vocal essentiel (T) est souvent une cause de confusion, car dans les formes sévères il peut mimer un arrêt phonatoire ou donner l’impression d’une certaine rythmicité des spasmes.
Les choses se compliquent encore plus quand les neurologues nous apprennent que la dysphonie spasmodique peut associer à la dystonie laryngée, un tremblement de la voix, elle est alors appelée, dystonie tremblante (DST).
Enfin la réaction de compensations au dysfonctionnement vocal de la DSAd ou de la DST va immanquablement compliquer le diagnostic en raison de l’adjonction d’une composante de serrage vocal similaire à ce que l’on observe dans d’autres pathologies organiques (tensions musculaires).
A l’occasion d’une courte revue de la littérature nous essayerons de répondre à un certain nombre de questions :
- Y a-t-il des marqueurs spécifiques entre Dysphonie spasmodique en adduction (DSAd), Dysphonie spasmodique tremblante (DST), Tremblement (T)
- Quelle est la part de forçage réactionnel dans chaque pathologie et le rôle des facteurs psychologiques
- Quel peut être le rôle de la « tâche » dans l’expression des symptômes et de leur sévérité : rôle de la phonétique ou du débit par exemple
- Quel rôle joue la sévérité de la dysphonie (aspect quantitatif) dans notre perception du trouble par rapport à une analyse qualitative des symptômes
- L’observation instrumentale permet elle de les différencier
- L’analyse perceptive est elle en accord avec l’analyse instrumentale
- Quel sont les signes perceptifs les plus prégnants risquant d’augmenter les confusions : le serrage, le forçage réactionnel ou le tremblement.
- Quel choix thérapeutique adopter entre toxine botulique et rééducation orthophonique
2011_09