Myriam Mota, Virginie Silva, Gérard Chevaillier, Philippe Herman
Service ORL Hôpital Lariboisière, Paris
gerard.chevaillier@lrb.aphp.fr
Les vendeurs de programme dans les salles de spectacle utilisent leur voix comme un outil de travail. La voix utilisée est une voix projetée voire criée dans un milieu bruyant, composé de la foule de spectateurs venus à l’opéra ou au théâtre. Se faire entendre et comprendre, constitue l’enjeu majeur pour remplir l’objectif de vente.
Le locuteur en milieu bruyant est perturbé dans la perception de sa propre voix et risque donc d’être peu intelligible pour son interlocuteur. Pour compenser ces perturbations, le locuteur va modifier sa façon de parler. Ce phénomène est connu sous le nom d’effet Lombard et consiste principalement à parler plus fort et plus aigu, avec des adaptations articulatoires, prosodiques et acoustiques. Le risque est celui du forçage vocal et donc de la dysphonie chronique.
Notre étude porte sur la voix professionnelle des vendeurs de programme en situation de travail : les conditions de travail, milieu bruyant, méconnaissance des techniques vocales, manque d’information, hygiène vocale défavorable, objectifs et pression professionnels, engendrent une situation à risque pour la voix.
Cette étude s’appuie majoritairement sur des enregistrements in situ, des observations en situation de travail, un questionnaire et des échelles d’auto-évaluation, un examen phoniatrique.
Nous avons analysé les adaptations et les comportements développés désignés sous le terme d’effet Lombard. Les vendeurs s’adaptent vocalement du point de vue acoustique (F0 et formants, intensité, timbre, gestion de l’émission vocale en fonction des variations du bruit), et prosodique (débit, courbe mélodique, adaptent l’émission vocale à la situation de communication).Le comportement général et la posture pouvant soutenir ou désavantager l’émission vocale.