Joana Révis, Camille Robieux, Charlotte Legrand, Antoine Goivanni
CHU Timone, Service ORL – Pôle Cervicofacial (Marseille, FRANCE)
Laboratoire Parole et Langage, CNRS UMR 7093 (Aix en Provence, FRANCE)
joana.revis@univ-amu.fr
Dans notre société basée sur la communication, la prise de parole en public est un exercice qui concerne de plus en plus de professionnels de toute sorte. Dans de nombreux pays dans le monde, les speech language pathologists sont amenés à prendre en charge des orateurs qui éprouvent des difficultés à faire passer leur message, et les orthophonistes/logopèdes européens commencent à suivre leur trace en se positionnant dans ce domaine.
Parmi les difficultés recensées, le stress est ressenti par les orateurs comme un facteur majeur d’entrave à la communication. L’objectif de ce travail est d’observer l’impact des canaux non-verbaux de la communication sur la manifestation du stress. Notre hypothèse est que la voix est porteuse d’indices du stress au même titre que le canal visuel (gestuelle, posture, regard). 38 étudiants ont été filmés durant un examen oral public. Un jury constitué d’enseignants a évalué leur niveau de stress perçu au moyen d’une échelle visuelle analogique à partir de trois échantillons : modalité auditive (le son sans l’image), modalité visuelle (l’image sans le son) et la vidéo complète (son et image). Pour une analyse qualitative, chaque membre du jury devait également justifier sa réponse en citant 3 à 5 adjectifs.
Les résultats montrent qu’il n’existe pas de stratégie générale concernant la modalité utilisée pour déterminer le niveau perçu de stress mais que chaque membre du jury est fidèle à une stratégie qui lui est propre. La modalité auditive participe de manière significative à l’évaluation du stress perçu. Enfin, l’analyse qualitative des adjectifs donnés par le jury permet de dresser un tableau de la manifestation du stress dans la parole en public. Notre prochaine étude aura pour but de valider une grille d’évaluation établie sur cette base.