DESCRIPTION PHONETIQUE DE LA DYSPHONIE SPASMODIQUE

Analyse perceptive classique et étiquetage phonétique.

Marylisa Félix-Ravelo, Patrick Klap, Alain Perrin, Lise Crévier-Buchman

marylisafr@infonie.fr

 

Introduction: La dysphonie spasmodique est une pathologie rare caractérisée par des spasmes des muscles laryngés empêchant le débit harmonieux de la voix. La forme clinique en adduction, la plus fréquente, est liée à une hyperactivité des muscles adducteurs laryngés thyro-aryténoïdiens. La forme en abduction est liée à une hyperactivité des muscles abducteurs crico-aryténoïdiens postérieurs. La toxine botulique en est actuellement le traitement de référence et est injectée sous contrôle EMG dans le muscle suspect d’hyperactivité. Elle est efficace au bout de dix jours avec de très bons résultats : une voix quasi-normale est obtenue dans 91% des formes en adduction et dans 73% des formes en abduction. La rééducation orthophonique reste peu efficace lorsqu’elle est prescrite seule.

Lorch a décrit les caractéristiques phonétiques de la voix au cours de la dysphonie spasmodique: l’apparition des occurrences pathologiques dépend des contextes phonétiques. Ce principe a été conforté par J. Révis dans sa description de l’étiquetage phonétique consistant à étiqueter chaque phonème selon certains paramètres: raucité, souffle, aspiration, creak, dévoisement.

Objectifs: Notre étude a pour but une description phonétique de la dysphonie spasmodique : décrire sur quels phonèmes surviennent les occurrences pathologiques et les moyens phonétiques de compensation du patient, évaluer les effets de la toxine et comparer les données obtenues par l’analyse perceptive classique et l’étiquetage phonétique.

Matériel et Méthode: Il s’agit d’une étude prospective incluant 20 patients atteints de dysphonie spasmodique traité par toxine botulique et 10 témoins. L’enregistrement d’une lecture de texte est réalisé pour chaque patient avant l’injection puis à 1 mois. Deux analyses sont réalisées pour chaque enregistrement : une analyse perceptive classique par 1 jury d’écoute selon les paramètres GRBAS et l’étiquetage phonétique selon les paramètres de raucité, de souffle, d’aspiration, de craquement et de dévoisement après découpage en phonèmes.

Conclusion: Il existe une forte corrélation entre le niveau de dysphonie et le nombre de critères pathologiques par phonème atteint. Les résultats obtenus par l’étiquetage phonétique sont cohérents avec les résultats obtenus par l’analyse perceptive classique qui est actuellement le gold standard pour l’évaluation des dysphonies.

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DESCRIPTION PHONETIQUE DE LA DYSPHONIE SPASMODIQUE

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