Danièle Robert*, Elizabeth de Gantès*, Christine Spezza*, Antoine Giovanni*, Tatiana Witjas**, Jean-Philippe Azulay**
*Fédération ORL, CHU Timone, Marseille
** Service de Neurologie CHU Timone, Marseille
drobert@ap-hm.fr
La maladie de Parkinson est la plus fréquente des maladies neuro-dégénératives après la maladie d’Alzheimer. Elle est due à la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la voie nigro-striatale. Le déficit en dopamine dans les structures cérébrales perturbe le déroulement des mouvements automatiques tels que la marche, la parole , l’écriture… La dysarthrie parkinsonienne est dite hypokinétique. Elle est caractérisée par des anomalies de la prosodie –réduction de l’accentuation, des variations de la hauteur et de l’intensité, rythme variable–, une imprécision articulatoire et une dysphonie. Alors que les troubles de l’articulation et de la prosodie apparaîtront au bout de quelques années, la dysphonie peut être très précoce dans l’évolution de la aladie. La dysphonie parkinsonienne est sensible aux traitements de la maladie (L-Dopa, chirurgie de stimulation des noyaux sous-thalamiques) et à la rééducation vocale. Il est donc important de pouvoir quantifier la dysphonie parkinsonienne.
Il a donc été réalisé une étude multiparamétrique de la voix avec des mesures simultanées des paramètres acoustiques et aérodynamiques à l’aide de la station EVA2Ò. La voix de 25 patients parkinsoniens non opérés, 12 heures après la dernière prise de L-Dopa a été comparée à celle de 25 sujets témoins appariés en âge . Huit paramètres acoustiques et six paramètres aérodynamiques ont été mesurés : quatre paramètres acoustiques sont significativement plus élevés chez les patients parkinsoniens: la fréquence, le jitter, le shimmer, le coefficient de variation de la fréquence. Deux paramètres acoustiques sont significativement plus faibles, l’intensité et l’étendue vocale. Deux paramètres aérodynamiques sont significativement plus faibles : la pression sous-glottique et le temps maximal de phonation. Une évaluation perceptive par trois juges expérimentés ont évalué la sévérité de la dysphonie des patients. Le jitter, le coefficient de variation de la fréquence, l’intensité et la pression sous-glottique estimée sont significativement plus élevés chez les patients dont la dysphonie est sévère par rapport à ceux qui ont une dysphonie modérée.