A.L Collioud (1), P.O Vedrine (1), S.Christian (1), J. Abitbol(2)
(1) Service O.R.L, Centre Hospitalier de CANNES
(2) Paris
vedrine@yahoo.fr
Introduction
Aujourd’hui, dans la rééducation orthophonique, de nombreux exercices vocaux font appel à l’imitation. Le but de ce travail est de savoir si toute personne est effectivement capable d’imitation. Egalement il s’agit de montrer que l’imitation d’un modèle vocal spécialement calculé à partir de la voix de chaque patient est plus adaptée en terme de confort vocal que l’imitation du modèle orthophonique.
Matériel et méthode
Dans cette étude, nous avons enregistré 1 imitateur, 14 témoins et 4 patients dysphoniques grâce au logiciel PRAAT, cela dans différentes épreuves sur ton monotone et mélodique : production spontanée ; imitation du modèle orthophonique ; imitation d’un modèle vocal fourni par l’ordinateur dans lequel la voix du sujet est modifiée afin que celle-ci respecte une zone fréquentielle où le risque de malmenage vocal est minimum, à savoir l’intérieur du triangle vocalique.
Résultats
La plupart des sujets sont capables d’imitation et 97 % d’entre eux, toutes catégories confondues, réalisent une meilleure imitation lorsqu’il s’agit de leur propre voix que lorsqu’il s’agit du modèle orthophonique. De plus, grâce à cette « auto-imitation », leur production reste beaucoup plus proche de la zone fréquentielle limitant le malmenage vocal.
Conclusion
L’individu est capable d’imitation. La définition d’un modèle vocal adapté pour chaque sujet constitue une nouvelle approche thérapeutique permettant de donner le repère vocal dont le patient a besoin pour objectiver sa voix et l’utiliser dans les meilleures fréquences. L’objectif étant d’amener le sujet à utiliser ce modèle pour demeurer ou se replier dans la zone fréquentielle lui correspondant et ainsi retrouver ou acquérir une efficacité vocale, améliorer ou prévenir l’apparition de lésions consécutives à une mauvaise utilisation de la voix.
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