Notre epérience en Côte d’Ivoire
Badou Ke1, Tanon-Anoh Mj1, Buraima F1, N’gouan Jm2, Koffi-Aka V3, Kouassi B1.
1. CHU Yopougon, Abidjan
2. CHU Cocody, Abidjan
3. CHU Treichville, Abidjan
Objectif : recenser et décrire les aspects démographiques, et les modalités de la réinsertion socioprofessionnelle des laryngectomisés.
Matériel et méthodes : il s’agissait d’une étude transversale à visée descriptive menée dans les trois Centres Hospitaliers et Universitaires d’Abidjan, de 1996 à 2011. Elle a concerné tous les patients laryngectomisés en vie et pris en charge au cours de la période indiquée.
Résultats : Nous avons recensé 53 laryngectomisés et nous avons pu inclure 20 laryngectomisés vivants dans cette étude. Onze patients étaient âgés de 40 à 60 ans et on notait 19 hommes pour une femme. La relation de couple ou en dehors du foyer s’était détériorée dans respectivement 9cas/13 et 15 cas/20. En effet, 5 couples (38,46%) ont due faire face à une séparation. Pour environ 50 % de nos patients, la voix constituait un outil indispensable à l’exercice de la profession, enseignant (4 cas), commerçant (2 cas), étudiant (1 cas), choriste (1 cas) et chauffeur (1 cas). Les méthodes de réhabilitation vocale utilisées étaient : la rééducation vocale par voix œsophagienne (5 cas) et la mise en place d’un implant phonatoire en France (3 cas). Des résultats phonatoires satisfaisants avaient été observés chez tous les implantés (3cas) et dans 2/5 cas après une rééducation vocale. Un patient n’a pu acquérir une voix œsophagienne car la rééducation fut interrompue pour des problèmes financiers. La voix chuchotée était la plus utilisée (11 cas soit 55%), suivi de la voie oro-œsophagienne (5 cas soit 25%). Certains patients utilisaient simultanément plus d’une méthode de communication (6 cas soit 30%). Cinq patients n’ont pas pu poursuivre leur activité professionnelle, sept avaient conservé leur poste, quatre ont été reclassés dont deux instituteurs, un ouvrier et un chauffeur après la maladie.
Conclusion : l’acquisition de la « voix parlée » ne semble pas être indispensable à la réinsertion socioprofessionnelle. Cette réinsertion se heurte à plusieurs difficultés en Côte d’Ivoire nous invitant ainsi à renforcer la formation.